Blog

On se rapproche doucement de ce fameux samedi de Mars qui tourmente tant de pêcheurs : l’ouverture de la pêche à la truite en 1^ère catégorie !!!

Depuis bon nombre d’années, c’est un évènement que mes compères d’ouverture et moi-même ne louperaient sous aucuns prétextes (seule la naissance d’un de mes enfants a eu raison d’elle !!!).

Je pratique le samedi matin avec mes amis, sur des poissons surdensitaires et en no-kill, certains seront effarés mais qu’est-ce que c’est bon d’avoir un maximum de touches. Un peu de cuillères tournantes et ondulantes pour commencer et vite les leurres souples prennent le dessus. J’utilise alors mes worms standards ou les longs fins en alternant les couleurs pour avoir un maximum de touches. L’attractant dans lequel les leurres trempent joue un rôle non négligeable….

En effet les poissons comprennent très vite, qu’une couleur est synonyme de danger. Cela permet d’avoir moins de refus.

Une des techniques que je trouve pour ma part la plus excitante, c’est la pêche à vue avec mes doubles teignes. Sois-je les utilise en longs, soit comme une grappe d’asticots ou coupées en deux. Et là c’est pareil, changements de couleurs, de grammages et de présentations pour décider les poissons.

Une fois l’euphorie du matin passée (tout le monde ne pratique pas le no-kill, les poissons disparaissent au fur et à mesure. D’ailleurs certains nous regardent bizarrement…) il est temps de retrouver dame fario et de prospecter les petits ruisseaux ou torrents pour voir si l’été dernier n’a pas eu raison de mes copines de jeu.

Méfiâtes, éviter de marcher dans l’eau à cette période. En observant vous aurez sans doute de belles surprises.

Dans mon département, la Savoie je n’aime pas aller trop le matin à la pêche en début de saison. Les températures négatives et la neige retardent l’activité des poissons je trouve.

C’est à ce moment que la magie du micro-leurre souple opère. Les poissons ne sortent pas à grande vitesse sur les cuillères et poissons nageurs. Une double teigne est parfaite pour aller gratter ces dames. En grappe ou séparée en deux, on peut la faire passer aux plus près des caches ou carrément la poser sur le fond (vous serez surpris armés de polarisantes !) Pour la couleur, jamais sans le rose ou des couleurs flashies (blanc, orange), je réserve les coloris naturels suivant la météo ou la saison.

Le montage, des tête plombées de 0.6g à 1.5g voir 2g permettent de palier à la plupart des situations. Une canne légère en puissance, 1/5g fera très bien l’affaire.

Les touches surviennent souvent très rapidement, quelques secondes après l’impact, surtout en torrent. L’effet leurre joue aussi sur la rapidité des attaques. L’attractant est un élément qui rentre en compte dans la préhension de la truite sur les micros souples, allongeant le temps de la supercherie surtout sur les attaques éclaires des truites.

L’animation, simpliste, en faisant dériver l’appât à la manière de la pêche au toc ou la plus courante est une sorte de dandinette. Elle consiste, une fois que le leurre a touché le fond, à le ramener vers l’aval avec des petites vibrations pour le maintenir légèrement au-dessus du fond, tout en moulinant plus ou moins suivant le courant. Sur les parcours ensoleillés, en après midi, je sors aussi mes petites cuillères, un modèle plutôt léger qu’il ne faut pas ramener trop vite marchera très bien aussi.

Pour finir, la pêche au micro-leurres souples est une technique de pêche de la truite aux leurres à part entière.

Ludique, accessible et facile à mettre en œuvre, sans secrets c’est ma technique reine du début de saison aussi bien en petits ruisseaux, qu’en torrents mais aussi en grande rivière en adaptant plusieurs paramètres ; on en reparlera plus tard.

Pour aller plus loin n’hésitez pas à lire les articles de mon ami Thierry Bruand dans la revue La pêche et les poissons dont voilà un extrait :

« J’ai été témoin, lors d’une sortie avec deux amis, d’une action de pêche édifiante. Cela se déroule sur une petite rivière de l’agglomération chambérienne au profil assez plat avec peu de postes exploitables. L’un d’entre eux, que nous appelons le trou de la prison, abrite toujours un gros poisson. Encore fallait-il le prendre ? Resté en retrait pour prendre des photos, j’ai bien observé la scène. Mon premier compère se met à peigner méticuleusement le poste avec son meilleur minnow coulant, persuadé de faire craquer la belle. Au bout d’une douzaine de lancers, il lâche l’affaire dépité, estimant avoir prospecté la fosse de A à Z. Mon second associé s’approche alors et tente le coup avec une teigne artificielle rose montée sur une tête de 1,5 gr et prend le poisson de 36 cm au premier coup de ligne. On ne saura jamais s’il aurait capturé cette belle sauvage aussi vite sans le matraquage préalable, mais en tout cas le petit souple a réussi là où le leurre dur avait échoué. Et ce genre de scénario n’est pas isolé, je l’ai observé de nombreuses fois quand le comportement alimentaire l’emporte sur l’agressivité ou la territorialité. Cela me fait dire, et je ne suis pas le seul à le penser, que les esches artificielles sur micro-tête sont le chainon manquant, le truc qui permet de prendre des farios aux leurres dans toutes les conditions. Les critiques parfois virulentes que j’entends ici et là renforce mon intuition : « ce n’est pas de la vraie pêche aux leurres », « C’est juste bon pour les truites de bassines ou les riquettes » et j’en passe. C’est un réflexe classique dans le monde de la pêche de dénigrer une nouvelle technique qui prend du poisson et bouscule les certitudes. »

Cyrille Curioz